Cet article se veut un complément à la conférence du même nom organisé par l’association.

En effet, cette conférence ne bénéficiant que d’un peu moins d’une heure pour dresser un bref panorama de l’animation japonaise indépendante, il nous a fallu faire des choix : rester dans les grandes lignes et n’aborder qu’un petit nombre de réalisateurs au travers de très courts extraits.

Afin de prolonger la conférence, nous avons donc décidé de proposer ce retour, point par point, sur les différentes périodes de l’histoire de cette animation, avec une liste plus conséquente de réalisateurs, accompagnée, pour chacun d’entre eux d’un court texte et, autant que possible, de lien vers des articles plus approfondis (majoritairement en anglais).

Toutes les œuvres évoquées dans cette liste sont trouvables (bien que pas toujours disponibles par des voies légales) et des liens sont présents lorsqu’elles sont gratuitement mises à disposition de tous par leurs auteurs.
Cette liste ne saurait en aucun cas être exhaustive, de même que les choix d’œuvres citées ne sont pas tous purement objectifs. Elle offre cependant un panel assez large de réalisateurs, des années 1960 à aujourd’hui, et constitue, du moins l’espérons-nous, une porte d’entrée vers l’univers foisonnant des animateurs japonais indépendants.

Une histoire de l’animation japonaise indépendante

1.     Les vieux de la vieille (1920 – 1956)

Aucun des animateurs suivants ne peut être vraiment considéré comme indépendant, car, si les films sont créés dans des conditions assez similaires, « l’indépendance » (plutôt relative, quand ils sont forcés de produire des œuvres de propagande) des réalisateurs est avant tout liée au fait que l’industrie n’existe pas encore (on considère que sa naissance remonte à l’achat du studio Nihon Dôga, en 1956, par la compagnie Toei, qui donne lieu à la naissance du célèbre studio Toei Dôga qui cherche alors à concurrencer Disney sur le sol japonais).

Kenzou Masaoka (1898 – 1988) : parfois surnommé le « Méliès » ou le « Walt Disney japonais », il a été le premier animateur du Japon à réaliser ses films sur celluloïd et non pas sur papier. Il a réalisé une partie des films animés japonais les plus emblématiques des années 1940. En 1949, il quitte l’animation pour des raisons de santé.

  • L’Araignée et la tulipe, 1943 (un des rares films animés sortis pendant la guerre qui ne soit pas une œuvre de propagande)
  • Sakura – Fééries du printemps, 1946

Mitsuyo Seo (1911 – 2010) : animateur politiquement très à gauche, il sera arrêté dans les années 30 et va surtout être connu pour deux films de propagande qu’il réalise dans les années 40 pour le compte du ministère japonais de la Marine. En 1949, face aux difficultés qu’il rencontre pour faire produire ses films, il quitte l’animation et devient illustrateur de livres pour enfants.

  • Momotarô, l’aigle des mers, 1943
  • Momotaro, le divin soldat de la mer, 1945

Noburô Ôfuji (1900 – 1961) : l‘un des premiers animateurs japonais reconnus en Occident. Il a révolutionné l’animation par ses techniques avant-gardistes et fut le premier à créer des films animés destinés à un public adulte. L’un des plus grands prix annuels japonais récompensant les œuvres d’animation porte son nom.

  • La Baleine, 1927 / 1952 (pour la version en couleur)
  • Le Vaisseau fantôme, 1956

Pour la culture générale : les trois pères et pionniers de l’animation japonaise sont Ôten Shimokawa (1892 – 1973), Seitaro Kitayama (1888 – 1945) et Junichi Kôchi (1886 – 1970) qui ont respectivement réalisé, en 1917, les trois premiers films d’animation du Japon. Plus d’informations (en anglais).

2.     Animation Sannin no Kai (1960 – 1963)

Rassemblement de 3 illustrateurs qui, appuyés par les artistes avant-gardistes et engagés qu’ils fréquentent, vont créer un festival destiné à présenter leurs films. Il y aura 3 éditions (en 1960, 1962 et 1963). Animation Sannin no Kai (« le groupe des 3 animateurs ») est à la fois le nom de leur trio et celui du festival. Les 3 cherchent à proposer une animation « adulte » abordant des thèmes jusque là ignorés par la profession.

Yôji Kuri (1928 – ) : le plus connu des membres du groupe. Il fut en effet le plus productif et le plus influent, formant un certain nombre de jeunes animateurs tout au long des années 60. Il aurait à son actif plusieurs centaines de films, la plupart dans son style caractéristique mêlant dessins très simples et humour grinçant. Plus d’informations (en anglais).

  • Fashion, 1960 (son premier court métrage animé)
  • Kitte no Gensou, 1960 (animation intéressante à base de découpage et de collage)
  • Ningen Doubutsuen, 1962 (assemblage de très courts métrages)
  • Au fou !, 1967 (idem)

Hiroshi Manabe (1932 – 2000) : malgré son statut de membre fondateur de l’Animation Sannin no Kai, il a vite délaissé l’animation et s’est consacré à l’illustration de livres : c’est d’ailleurs plutôt pour cette partie de son œuvre qu’il est connu (pour des exemples d’illustrations, voir ici ou ici, ou encore ici).

  • Tsuiseki, 1966

Ryohei Yanagihara (1931 – 2015) : comme Manabe, il est surtout connu pour ses illustrations : des couvertures de livres et beaucoup d’images en partenariat avec la compagnie maritime japonaise Mitsui O.S.K. Lines. Un musée consacré à ses œuvres a d’ailleurs été fondé en 2003 par ladite compagnie.

Plus d’informations sur les membres de l’Animation Sannin no Kai (en anglais).

3.     Animation Festival (1964 – 1971)

Le succès de l’Animation Sannin no Kai attire dans le sillage du groupe d’autres animateurs, jeunes ou moins jeunes, néophytes ou membres de l’industrie, si bien que dès 1964 le festival va s’ouvrir à d’autres réalisateurs. Une cinquantaine de films seront présentés lors de la dernière édition en 1971.

Osamu Tezuka (1928 – 1989) : il serait difficile de résumer la carrière de ce grand homme en quelques lignes. Il est toutefois intéressant de constater que tout en mettant sur les rails les premières séries animées télévisées japonaises, le futur pilier de l’industrie, il produisait déjà en parallèle de façon indépendante des films expérimentaux. Une activité qu’il poursuivra tout au long de sa carrière.

  • La Sirène, 1964 (le premier de ses films projetés à l’Animation Festival)
  • Le Saut, 1985 (le plus emblématique de ses films expérimentaux, œuvre majeure de l’animation indépendante)
  • Le Film cassé, 1985

Nobuhiro Aihara (1944 – 2011) : il a longtemps travaillé pour l’industrie, entre autres sur des classiques comme Gauche le violoncelliste (1981) ou Train de nuit dans la Voie lactée (1985), pour financer ses propres productions. Dans les années 2000, il a travaillé en duo avec Keiichi Tanaami (cf. plus bas). Malheureusement, peu de ses films les plus anciens sont trouvables. Plus d’infos par ici (en anglais).

  • Stone, 1975
  • Karma, 1977
  • Memory of red, 2004

Taku Furukawa (1941 – ) : le plus connu des disciples de Yôji Kuri et sûrement le plus productif. Aujourd’hui encore, tout en présidant la Japanese Animation Association, il continu de réaliser des courts métrages. Nombre de ses œuvres se trouvent assez facilement et son style, assez comique, est facilement abordable. Plus d’informations (en anglais).

  • Odoroki Ban, 1975
  • Coffee Break, 1977
  • Calligraffiti, 1982
  • Kuripuri-Kuripura, 2008
  • Taku Boda, 2009

Seiichi Hayashi (1945 – ) : à côté de l’animation (il travaille dans les années 1960 pour la Toei en plus de créer ses propres courts-métrage), il est dessinateur et mangaka. Il acquiert une certaine renommée en 1971 avec son manga Élégie en rouge, un des mangas les plus importants de sa décennie (édité en France chez Cornélius). Plus d’informations (en anglais).

  • Ki Renka, 1971 (participation à l’Animation Festival)

Tatsuo Shimamura (1934 – ) : animateur chez Toei et Mushi Pro, célèbre pour sa participation au film d’animation Cléopâtre (Mushi Pro, 1970). En 1974, il fonde son studio, Shirogumi, encore en activité aujourd’hui, qui a produit un grand nombre de publicités, clips… Plus d’informations (en anglais)

  • Toumei Ningen, 1969 (participation à l’Animation Festival)

Shiniichi Suzuki (1933 – ) : il a travaillé sur certaines des premières séries télévisées (Rainbow Sentai Robin ou Osomatsu-kun en 1966) et a produit un film pour la dernière édition de l’Animation Festival, puis a un peu continué l’animation indépendante avant de se concentrer sur des films éducatifs. Il a vécu au Tokiwa-so, la résidence de nombreux mangakas dans les années 1950 – 1960, et c’est dans cet environnement qu’il s’est lancé dans l’animation.

  • Ten, 1971
  • Hyoutan, 1976

Keiichi Tanaami (1936 – ) : animateur, designer, dessinateur, figure de proue du pop-art japonais. Outre le pop-art américain et particulièrement Warhol, une de ses sources d’inspiration est la culture psychédélique, dont il est aujourd’hui encore un illustre représentant. Il a illustré les pochettes d’albums de groupe comme Jefferson Airplane. La chaîne Arte lui a consacré un épisode de son émission Tracks et son site est accessible en anglais.
⚠ Une partie non négligeable de son œuvre contient de la nudité et des images crues. À ne pas montrer à tout le monde.

  • Commercial War, 1971
  • Chirico, 2008

Renzo Kinoshita (1936 – 1997) : un des premiers animateurs indépendants (avec Kuri) à avoir gagné de la reconnaissance en dehors du Japon, entre autres pour son film sur le bombardement atomique d’Hiroshima, Pika Don. Sa femme, Sayoko Kinoshita, a été sa collaboratrice sur tous leurs films. Plus d’informations (en anglais).

  • Pika Don, 1978

Makoto Wada (1936 – ) : comme les deux compères de Yôji Kuri au sein de l’Animation Sannin no Kai, Makoto Wada s’est surtout illustré en tant qu’illustrateur, justement. Sa carrière d’animateur se limite à deux courts métrages. Il fut cependant, dès 1964, un des premiers participant à l’Animation Festival. Il a réalisé plusieurs films (live). Plus d’informations (en anglais).

  • Murder, 1964

Tadanori Yokoo (1936 – ) : dessinateur et plasticien représentant du pop-art, il a été, tout comme Wada, un des premiers participant à l’Animation Festival, mais n’a produit que trois films durant sa carrière d’animateur. Il est donc, paradoxalement, un des seuls participants du festival dont tous les films de l’époque sont disponibles.

  • Kiss Kiss Kiss, 1964
  • Anthology No. 1, 1964
  • Kachi Kachi Yama, 1965

4.     Les premiers représentants du stop motion (années 1971 – 1980)

Kihachirô Kawamoto (1925 – 2010) : l’un des grands noms de l’animation indépendante. Il s’est beaucoup inspiré des mythes bouddhiques et shintoïstes ainsi que de poèmes (anciens comme contemporains). À la mort de Tezuka en 1989, il prend la tête de la Japan Animation Association ; à sa mort en 2010, il sera remplacé par Taku Furukawa. Plus d’informations (en anglais).

  • Travel, 1973
  • A Poet’s Life, 1974
  • House of Flame, 1979
  • Jours d’hiver, 2003 (l’un des plus grands projets collaboratifs de l’animation indépendante : 35 animateurs, dont une poignée d’Européens, se sont joints à Kawamoto pour animer l’un des 36 segments, chacun avec son propre style, parmi lesquels Isao Takahata, le russe Iouri Norstein et une partie des réalisateurs évoqués dans cet article)

Tadanari Okamoto (1932 – 1990) : l’animateur qui a reçu le plus souvent le prix Noburô Ôfuji (pour 8 de ses films). Il a produit 37 films en 25 ans de carrière, en variant souvent les techniques utilisées. Plus d’informations (en anglais).

  • The Mochimochi Tree, 1972 (la plus emblématique de ses œuvres de jeunesse)
  • Are wa Dare?, 1976 (animation à base de laine)
  • Wasurerareta Ningyou, 1988 (mélange entre prises de vue, stop motion et dessin animé)
  • A restaurant of many orders, 1991 (son dernier film, achevé par Kihachirô Kawamoto)

Takashi Ito (1956 – ) : en tant qu’animateur, il s’affaire à déconstruire l’espace dans ses films réalisés en stop motion à partir de photos. Par la suite, il s’est surtout consacré à la réalisation de films (live) expérimentaux. Plus d’informations (en anglais).

  • Spacy, 1981 ⚠ Épilepsie
  • Thunder, 1982 ⚠ Épilepsie

Pour la culture générale : le « père » de l’animation en volume japonaise (stop motion) est Tadahito Mochinaga (1919 – 1999). Il a travaillé aussi bien au Japon qu’en Chine et a formé Kawamoto et Okamoto. Plus d’informations (en anglais).

5.     Eroguro et plus, si affinité (années 1980 – 1990)

⚠ Public averti

Avec le gain de puissance de l’industrie dans les années 1970, l’animation japonaise indépendante n’attire plus autant que pendant la décennie précédente (son âge d’or). Peu de figures importantes émergent jusqu’à la fin des années 90. En revanche, la liberté de ton qu’elle offre contribue à faire de l’indépendance un refuge pour des artistes plus « hardcore ».

Hiroshi Harada (1962 – ) : il travaille un temps pour l’industrie, qu’il a rejoint très jeune, avant de la quitter, lassé par son fonctionnement. Son film Midori, qu’il a intégralement réalisé seul, et les conditions dans lesquelles il est projeté, va entraîner des controverses et finira même par être interdit.

  • Midori, 1992 (grand film de la scène underground japonaise, adapté du manga La Jeune Fille aux camélias [édité en France par Imho] de Maruo Suehiro, le maître japonais du manga eroguro).

Keita Kurosaka (1956 – ) : il est connu pour son style très pictural, plutôt grotesque et flirtant avec le surréalisme. S’il fait des films souvent dérangeants, il serait cependant dommage de le considérer comme un simple représentant du courant eroguro : c’est un artiste qui opère dans un registre bien plus large. C’est accessoirement un des deux plus grands animateurs indépendants révélés durant la période 1980 – 1980. Plus d’informations (en anglais) ici et ici.

  • Henkei Sakuhin Dai 1 Ban, 1984
  • Kojin Toshi, 1990
  • Midori-ko, 2010 (un travail de titan qui lui a demandé 13 ans de travail pour dessiner seul les quelque 30 000 images de ce film de près d’une heure)

6.     Koji Yamamura (depuis 1985) et les animateurs de la Geidai (depuis 2008)

Koji Yamamura (1964 – ) : l’un des deux grands animateurs apparus durant la période 1980 – 1990, il produit des films souvent salués par la critique et dans des styles très variés. Mais surtout, en 2008, lorsque l’université d’arts de Tokyo (la Geidai) créé son département d’animation, il rejoint l’équipe enseignante, contribuant ainsi à former une partie non négligeable de la jeune génération d’animateurs indépendants. Aujourd’hui, il est l’un des animateurs qui pèsent le plus dans le milieu.

  • Aquatic, 1987
  • Kipling Jr., 1995 (un de ses courts métrages en stop motion)
  • Le Mont Chef, 2002
  • A Country Doctor, 2007 (adapté d’Ein Landarzt, une nouvelle fantastique de Franz Kafka)

Ryu Kato : élève à la Geidai avant l’arrivée de Yamamura. Certains le considèrent tout de même comme un de ses « disciples ». Plus d’informations (en anglais).

Saori Shiroki (1984 – ) : elle se caractérise surtout par son univers assez sombre. Divers articles (en anglais).

Yutaro Kubo (1990 – ) : il pratique le dessin animé sur papier (crayon et / ou aquarelle) dans un style qui rappelle parfois les flipbooks.

Masaki Okuda (1985 – ) : ses films lient habilement animation et ambiances sonores. Plus d’informations (en anglais) ici et ici.

Masanori Okamoto (1985 – ) : il réalise des courts métrages animés en stop motion, entre autres à base de personnages constitués de plusieurs morceaux de papier (un peu comme les pantins en papier, articulés avec des attaches parisiennes). Plus d’informations (en français).

La page viméo du département animation et la présentation (en anglais) de la promotion 2014, avec des liens vers les viméo / youtube / tumblr / sites des animateurs.

7.     CALF Studio (depuis 2010)

On observe une certaine perméabilité entre cette catégorie et la précédente. En effet, une partie des animateurs qui travaillent pour ou avec le studio CALF sont issus du cursus d’animation de la Geidai.

Mirai Mizue (1981 – ) : grand représentant de l’animation abstraite actuelle, c’est un des 3 fondateurs du studio CALF. Il est connu pour ses vidéos musicales. S’il utilise diverses formes dans ses films, les plus régulières sont ses « cellules » caractéristiques de son style. Son animation est d’une fluidité impressionnante. Divers articles (en anglais).

  • Modern No.2, 2011
  • Tatamp, 2011
  • Picotopia, 2013
  • WONDER, 2014

Kei Oyama (1978 – ) : le mal-être, le malaise social semblent faire partie des thèmes récurrents d’Oyama. En résultent des films perturbants… un sentiment accentué par le fait que l’animateur ne dessine pas sur des fonds blancs, mais sur des surfaces texturées, souvent des scans de sa propre peau. Plus d’informations (en anglais).

Atsushi Wada (1980 – ) : cofondateur du studio avec Mizue et Oyama, il l’a depuis quitté pour se consacrer à sa carrière solo, mais continue de collaborer avec de temps en temps. Il se caractérise par son trait rond, ses personnages au design simple et ses films minimalistes où répétitions, automatismes et rituels semblent être les maîtres mots. Plus d’informations (en anglais).

  • The Great Rabbit, 2012

Shin Hashimoto (1979 – ) : sorti de la Tama Art University, Hashimoto s’est surtout distingué pour ses détournements cauchemardesques de contes de fées. Divers articles (en anglais).

  • The Undertaker & the Dog, 2010
  • Beluga, 2012

Ryo Okawara (1986 – ) : comme beaucoup d’autres animateurs indépendants, il est passé par la Tama Art University, mais lui a également ajouté à son parcours universitaire un passage par la Geidai. Si ses premières œuvres étaient plus conceptuelles, certains trouvent une ressemblance entre son style récent et celui de Koji Yamamura (lien en anglais).

Yoriko Mizushiri (1984 – ) : alors qu’elles se faisaient extrêmement rares dans les années 1960 – 1970, on trouve de plus en plus de femmes dans la nouvelle génération d’animateurs indépendants. Mizushiri est l’une d’entre elles. Son film Futon a été récompensé dans plusieurs festivals. Plus d’informations (en anglais).

  • Futon, 2012

TOCHKA : duo (Takeshi Nagata et Kazue Monno, de leurs vrais noms) dont la technique mèle stop motion et light painting. Plus d’informations (en anglais).

  • PiKA PiKA, depuis 2006 (une série de vidéos enregistrées dans le style caractéristique de Tochka)
  • Maze, 2012

8.     Les inclassables récents (des années 1990 à aujourd’hui)

Isamu Hirabayashi (1973 – ) : sorti de l’université d’art de Musashino, il réalise des films (live) dans un style assez minimaliste. On retrouve ce minimalisme dans ses courts métrages animés récents, souvent engagés. Son film 663114, post-Fukushima, a été salué par la critique et récompensé à plusieurs reprises.

Toshio Iwai (1962 – ) : l’artiste plasticien multimédia ne se considère pas comme un animateur. Et pourtant… Plus d’informations (en anglais).

  • 12 O’clock, 2006

Kunio Katô (1977 – ) : sorti de la Tama Art University, il a débuté dans l’animation en 2001 et s’est imposé en 2008 comme un des réalisateurs marquants de la jeune génération d’indépendants. Il est par contre assez difficile de le ranger dans une « case ». Il pratique l’animation traditionnelle en 2D dans un style qui pourrait sembler « européen ». Plus d’informations (en anglais).

  • Le journal de Tortov Roddle, 2003
  • La Maison en petits cubes, 2008

Tomoyasu Murata (1974 – ) : diplômé de l’université d’arts de Tokyo, Murata est à la fois un animateur, un dessinateur et un artiste plasticien très productif. Plus d’informations (en anglais).

  • Nuance, 2006 (usage intéressant de la rotoscopie)

Shigeru Tamura (1949 – ) : principalement illustrateur, il a aussi réalisé une poignée de films aux univers assez oniriques. Plus d’informations (en anglais).

  • Ginga no Uo URSA minor BLUE, 1993
  • Glassy Ocean, 1998

9.     Les animateurs de la « génération web » (depuis les années 2000)

Parmi eux, on compte aussi bien les autodidactes que les étudiants et ex-étudiants en animation. Les animateurs de la Geidai ou du studio CALF rentrent aussi dans cette catégorie « fourre-tout », tout comme la plupart des animateurs indépendants qui ont entamé leur carrière ces dernières années.

Makoto Shinkai (1973 – ) : s’il n’est pas à proprement parler un animateur de la « génération web », Shinkai partage avec certains d’entre eux le fait de s’être fait connaître en réalisant seul ses premiers courts métrages animés de façon autodidacte. Et s’il n’est certes plus indépendant depuis plus de dix ans, ses films sont quand même recommandés…

  • She and her Cat, 1999 (2002 pour l’édition officielle)
  • The Voices of a Distant Star, 2002 (pas réellement indépendant, mais réalisé presque entièrement en solo)

Hiroyasu Ishida (1988 – ) : encore étudiant en animation, il se fait remarquer en 2009 pour son court métrage Fumiko’s Confession, qui remporte un grand succès sur Internet. Son dernier projet étudiant, Rain Town, va également rencontrer un certain succès. Une fois diplômé, il va commencer à réaliser publicités et films courts au sein du jeune studio Colorido (qui n’est pas indépendant à proprement parler, mais dont les courts métrages gagnent à être vu, entre autres Shashinkan, de Takashi Nakamura).

Kojiro Shishido (1983 – ) : actif entre 2004 et 2009, il quitte le monde de l’animation indépendante aux environs de 2010, pour devenir animateur 3D (puis responsable 3D) au sein du studio ufotable. Plus d’informations (en anglais).

Yôko Kuno (1990 – ) : diplômée du département Graphic design de la Tama Art University, elle a surtout œuvré comme illustratrice, mais a tout de même livré un clip animé saisissant.

Masanobu Hiraoka : animateur autodidacte, il réalise ses « métamorphoses » en une animation 2D numérique d’une impressionnante fluidité et qualité. Il développe son univers aussi bien dans ses projets personnels que dans les publicités et clips qu’il produit en tant qu’animateur free-lance. Plus d’informations (en français \o/).

  • Land, 2013
  • L’Œil du cyclone, 2015 (clip réalisé pour le groupe français EZ3kiel, qui lui a laissé une totale liberté)

Takashi Ohashi (1986 – ) : réalise des clips et des habillages de concerts en animation numérique. L’esthétique de ses œuvres rappelle le pop-art japonais / le superflat. Il est lui aussi issu de la Tama Art University. Nombre de ses dessins et certaines vidéos non présentes sur Viméo sont visibles sur son site.

  • Sentimental Love, 2013 (clip de la chanson éponyme de mimimemeMIMI)
  • Overlap 2014, 2014 (un aperçu de son travail, pour avoir une idée de son style)

Et de nombreux autres, parmi lesquels :

Hirotoshi Iwasaki, Ryo Hirano (plus d’informations en anglais), Satoshi Murai, Ryoji Yamada, Shishi Yamazaki, Moe Koyano, Saho Nanjo, et on pourrait continuer encore longtemps

10.  Et les autres ?

Comme il a été signalé en début d’article, cette liste ne saurait être exhaustive. Déjà parce que les animateurs récents sont sûrement trop nombreux pour être tous recensés, mais aussi parce que tous les plus anciens n’ont pas nécessairement laissé de trace.

De plus, certains, dont on connaît le nom, n’ont vu que peu de leurs œuvres édités ou mise en ligne, si bien que, tout en connaissant leur existence, il est impossible d’y accéder. C’est par exemple le cas d’animateurs comme Maya Yonesho (peinture abstraite) et Reiko Yokosuka (dessin à l’encre de Chine et au pinceau) ou Azuru Ishiiki, trois artistes qui ont animé de magnifiques segments dans le film Jours d’hiver, mais dont les autres films sont inaccessibles. Il en va de même pour la très discrète Mika Seike.

Sources


1 commentaire

Leila · octobre 6, 2017 à 8:37

Ah super article, plein d’infos et de trucs à voir, super travail! merci beaucoup

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