Valderonce a écrit :Et pour le japonais, à par le fait que 95% de ta classe va être composé de weeaboos qui vont poser des questions à la con et sans rapport qui font perdre du temps pendant le cours
C'est vrai de pas mal de cours ça
Pour avoir étudié un (tout petit) peu le mandarin et beaucoup le japonais, le mandarin est peut-être un poil moins rébarbatif que la langue nippone. La prononciation est certes complexe (du moins à mon goût), mais le chinois est plus accessible sur d'autres plans tels que la grammaire, le vocabulaire et les niveaux de politesse. Le japonais réclame en effet énormément d'investissement personnel pour arriver à un bon niveau. Cela veut dire consacrer un peu de son temps libre chaque semaine pour apprendre du vocabulaire (il existe énormément de synonymes qui s'utilisent dans des situations différentes), se familiariser avec des formules rigides que l'on n'emploie jamais avec ses amis mais qui sont nécessaires dans le monde du travail, et apprendre et mémoriser les
kanji. On peut penser que les Chinois ont le même problème avec les idéogrammes, mais les Japonais aiment compliquer la tâche en donnant plusieurs prononciations à leurs
kanji (là où il n'y en a généralement qu'une en chinois), prononciations qui varient selon les mots, mots qu'il faut donc apprendre par cœur sous peine de ne jamais savoir les lire correctement... Joie! Sur le plan de la difficulté donc, le mandarin est plus recommandable. Puis on voit souvent plus de Chinois en France que de Japonais. Bon, encore faut-il qu'ils parlent le mandarin, mais le fait de rencontrer des gens peut être une bonne motivation pour apprendre leur langue!
Je me méfierais par contre de la logique chinois = avenir économique. Certes les personnes maîtrisant le chinois auront probablement plus d'opportunités de trouver du travail, mais cela ne signifie absolument pas que quelqu'un parlant le japonais n'aura pas de débouchés, ou que quelqu'un qui débute le chinois verra toutes les portes s'ouvrir devant lui. L'important est je pense de construire un projet cohérent en étudiant la langue pendant plusieurs années. Cela prend plus de quatre ans (notamment pour des langues qui comportent pas mal de différences avec le français) avant de commencer à avoir un niveau raisonnable dans une langue. A moins bien sûr d'avoir des prédispositions intellectuelles exceptionnelles! Ma fac donne le choix entre étudier le coréen, le hindi, le chinois ou le japonais à raison de six heures par semaine. Nombre d'amis ont choisi le chinois en pensant à juste titre que cette langue serait plus valorisée lors de la recherche d'un emploi. Le hic, c'est que certains se sont rendu compte en cours de route que la langue ne leur plaisait pas, et qu'ils étaient plus intéressés par d'autres cultures. Ils ont pu changer de langue mais ont dû mettre les bouchées doubles pour rattraper les autres et leur niveau de chinois est au final trop insuffisant pour être mis à profit.
J'en viens à mon expérience personnelle, *ALERTE 3615 MA VIE ENCLENCHÉE* j'ai commencé le japonais en tant que LV3 au lycée. Au bout de deux ans, j'étais à peine fichue de me présenter. Mais je suis partie un an en échange scolaire dans un lycée au nord du Japon, et c'est là que mes bases m'ont été très utiles pour progresser rapidement. J'ai continué le japonais pendant deux ans à la fac, suis repartie faire un échange d'un an au Japon, et je commence enfin à avoir un niveau satisfaisant. Cela prend énormément de temps avant de savoir lire et écrire, mais c'est tellement gratifiant quand on y arrive! Au cours de mes séjours ici, j'ai rencontré pas mal de personnes dont le niveau en japonais était parfois moins bon que le mien (qui est loiiin d'être parfait) et qui arrivent néanmoins à s'en sortir et à travailler dans ce pays.
Ma conclusion reprendra - en moins bien - ce qu'ont dit Tabris et Kaorulabelle, si tu aimes la culture chinoise, fonce, apprends le mandarin. Si tu te sens plus attiré par la culture japonaise (on est sur un forum qui parle de
japanimation, on ne sait jamais...), prend le japonais. Dans tous les cas il ne faut pas oublier qu'il faut plusieurs années avant d'obtenir un niveau qui intéresse les employeurs. Étudier une langue par opportunisme, sans autre motivation que la vague image d'un futur économique favorable, c'est un peu courir droit dans le mur :S